PERGAME à l’époque du naufrage d’Anticythère

La ville à son apogée au IIe siècle av. J.-C.

Il existe une maquette de la ville antique de Pergame au Staatliche Museen de Berlin.

Pergame, construite sur une hauteur (335 m), est la superposition de trois villes, réunies les unes aux autres par des escaliers, avec des belvédères et des terrasses supportant des portiques à deux étages. Dans la ville haute se trouvent les bâtiments administratifs (Agora, palais, arsenal, bibliothèque, théâtre, temples de Dionysos, d’Athéna Polias, Grand Autel dit Autel de Zeus) et dans la ville moyenne, un magnifique gymnase, les temples de Déméter et d’Héra Basileia, le Prytanée. La ville basse constitue le centre commercial.

Admirable réussite architecturale, la ville est au centre d’un riche terroir (blé, oliviers, vignes, élevage). L’industrie est diversifiée (parfums, draps fins, parchemins). Sa bibliothèque rivalise avec celle d’Alexandrie ; elle est riche de 200 000 volumes. Le palais royal renferme un véritable musée de sculptures. Elle est fameuse pour son école de rhéteurs (du latin rhetor (« maître d’éloquence »), emprunté au grec ancien ῥήτωρ, rhêtor («  orateur »).), ses ateliers de sculpteurs. Ses artistes dionysiaques en font le principal foyer de l’art dramatique.

La bibliothèque de Pergame au IIe siècle av. J.-C.

La bibliothèque de Pergame rivalise avec la célèbre bibliothèque d’Alexandrie en Egypte, se disputant avec elle les meilleurs manuscrits et les meilleurs spécialistes, dans deux visions divergentes :

  • À Alexandrie se pratiquait l’étude du lexique, des textes vers par vers, mot par mot. L’établissement de conclusions se faisait par des confrontations de textes abordés de manière scrupuleuse.
  • À Pergame au contraire, on cherchait le sens profond – voire caché – des textes, considérant que ce qui était véritablement signifié ne correspondait pas nécessairement à ce qui était écrit.

Cicéron collectionneur

Cicéron Consul romain et auteur latin  de 106 à 43 av. J.C.

Il est peu-être le commanditaire du ou des navires retrouvés sur le site d’Anticythère.  C’est ce que l’on peut assez facilement concilier avec les extraits de lettres suivantes:


Lettres à Atticus – Livre premier

[1,4] (…) « Continuez à m’envoyer tout ce que vous trouverez d’objets d’art pour la même destination. Je n’ai pas encore vu les statues de votre dernier envoi. Elles sont à Formies, où je compte aller sous peu. »

[1,7] (…) « Envoyez-moi, je vous prie, le plus tôt possible ce que vous avez acheté ou retenu pour moi. Occupez-vous également d’une bibliothèque; j’ai votre parole, et je place dans votre bonté l’espoir de toutes mes jouissances pour le moment du repos. »

[1,9] (…) « J’attends avec impatience les statues de Mégare et les Hermès dont vous m’avez parlé. Tout ce que vous trouverez dans ce genre, tout ce qui vous paraîtra digne de mon académie, envoyez-le moi, et ne craignez pas de mettre mon coffre à sec. (…) Lentulus m’offre ses vaisseaux. (…) »

[1,10] (…) « Ne manquez pas, je vous prie, la première occasion commode d’embarquer mes statues (…) et tout ce que vous trouverez de bien pour le séjour que vous connaissez (…) Je réserve la totalité de mes petites épargnes pour cette acquisition, qui sera la ressource de ma vieillesse. (…) »